Comment cette Iséroise s’est retrouvée à travailler sur le dernier Avatar ?


26 janvier 2023

C’est un parcours hors du commun.

Marie-Charlotte Derne est une passionnée de science-fiction et des jeux vidéo. Lorsque la jeune femme, originaire de Sassenage, des Côtes de Sassenage très précisément, se lance dans ses études, jamais elle n’imaginait travailler sur les plus grands blockbusters américains, comme le dernier Avatar : la voie de l’eau, sorti à la fin de l’année 2022.

« Au départ, j’ai fait une école d’art, après mon baccalauréat. J’ai étudié les arts appliqués très précisément et j’ai ensuite travaillé pendant quelques années comme graphic designer pour des studios de communication sur l’agglomération grenobloise ou encore du le bassin chambérien et en Suisse », explique-t-elle. 

Mais sa carrière va s’orienter vers un domaine bien spécialisé au début des années 2010. L’Iséroise va se tourner vers la 3D, « car les demandes des clients étaient de plus en plus importantes ». « J’ai donc fait une nouvelle formation professionnelle pour m’améliorer dans ce domaine. Je suis donc partie à Montpellier pendant trois ans pour suivre cette formation en images de synthèse », ajoute Marie-Charlotte.

Sa première offre d’emploi

A l’issue de ses études, elle collabore pendant quelques mois chez Ubisoft, sur les Lapins Crétins avant de rejoindre le milieu du cinéma à la Moving Picture Compagny, au Canada. Pour cette première expérience, elle travaille sur des suites de films « très peu connus », comme Fast and Furious 7 ou encore Batman vs Superman. « C’est allé très vite. C’est un peu un effet dominos. Une fois que l’on a notre premier contrat, ça part tout seul si j’ose dire », confie-t-elle.

Quelques années plus tard, sa carrière va prendre une nouvelle dimension. Marie-Charlotte reçoit une offre de Weta Digital, en Nouvelle-Zélande, un studio créé par le réalisateur du Le Seigneur des anneaux Peter Jackson. « C’était un peu un territoire inconnu pour moi. A l’époque, j’ai accepté l’offre car on me proposait de travailler sur La Planète des Singes et car ce studio est assez renommé dans le milieu. C’était le rêve de beaucoup de personnes dans le milieu de travailler dans cette entreprise », raconte la jeune femme.

Le début de l’aventure Avatar

« Quand je suis arrivée à Weta Digital, Avatar 2 était déjà en production. Mais, comme il y a beaucoup de films en production simultanément, on ne choisit pas forcément sur quel projet on va être sollicité. Avatar c’était un peu le projet phare de l’entreprise. La compétition était assez élevée. Comme je venais d’arriver, je ne pensais jamais être retenue pour ce film », se rappelle Marie-Charlotte.

Et pourtant. L’inimaginable est pourtant arrivé. « En 2017, j’ai commencé à travailler sur cette suite, ça m’est un peu tombé dessus ».

Des missions diverses

C’est alors le début d’une mission de rêve pour l’Iséroise. Sur ce film, elle a eu la chance d’avoir plusieurs missions. « J’ai été dans deux départements, ce qui est assez inédit, dans ma carrière du moins. J’étais d’abord sur les effets de simulation, comme le feu, l’eau, la fumée. Puis, j’ai pris la direction du département modeling. Je me suis penché sur les costumes des personnages, les décors, mais aussi les environnements au sens plus large : jungles, villes… », détaille-t-elle.

Quelques années plus tard, après beaucoup d’efforts et d’investissement personnel, le film sort dans les salles obscures et forcément, c’était un moment émouvant pour celle qui a quitté son Isère natale il y a quelques années. « J’ai eu un grand moment d’émotion. C’était beaucoup d’efforts et de voir le résultat final, avec le son, les vibrations du cinéma, c’était gigantesque ».

La fin de sa carrière dans le cinéma

Ce dernier film, marque un nouveau tournant dans la carrière de Marie-Charlotte. Cette grande fan de l’univers d’Avatar, a quitté le cinéma après avoir réalisé ce qui est peut-être son plus grand rêve. « Je me suis dis que c’était une belle note pour finir dans le cinéma. Je n’avais plus trop d’objectifs et mon rêve de toujours était de travailler sur des jeux vidéo et j’ai eu une offre. C’était le bon moment ».

« Ne pas avoir peur de se planter »

En un peu plus de 10 ans de carrière, Marie-Charlotte a déjà réalisé ses plus grands rêves, dans un milieu, le cinéma, qui semble être un secteur inatteignable pour beaucoup. « Il faut juste essayer, ne pas avoir peur de se planter. Si on prend du plaisir au travail, si on y croit, les choses arrivent toutes seules. Si je regarde en arrière, il y a neuf ans quand je suis partie de France, je n’imaginais jamais en arriver là », conclut celle qui donc eu la chance d’avoir son nom dans Avatar, pas très loin de celui de James Cameron.

Par Baptiste Berthelin

Crédit photo : DR - Marie-Charlotte Derne travaille aujourd'hui sur un jeu vidéo, Flintflock, qui sortira en 2023.