
20 janvier 2025
Aux Abrets-en-Dauphiné, dans l’Isère, le maire Benjamin Gastaldello a pris une décision inédite en France : interdire l’installation de nouveaux distributeurs automatiques alimentaires. Une mesure forte pour protéger les commerçants locaux face à une concurrence jugée déloyale.
« Quand on va dans un commerce, ce qu'on veut voir, c'est le patron, la personne à l'intérieur qui va nous conseiller, parce qu'on a plaisir à le voir ». Ces mots du maire des Abrets-en-Dauphiné, Benjamin Gastaldello, résument l’esprit de l’arrêté récemment pris par la commune. C'est l'implantation d'un distributeur automatique de pizzas à quelques dizaines de mètres d'un pizzaiolo qui a mis le feu aux poudres.
En France, on compte aujourd’hui 600 000 de ces machines. Si elles pallient l’absence de commerces dans certaines zones, leur implantation irrite commerçants et élus. Aux Abrets-en-Dauphiné, le maire tire la sonnette d’alarme après l’installation d’un distributeur de pizzas qui ferait une concurrence déloyale avec un commerçant local.
Une mesure qui pourrait bien aller à l'échelle nationale ?
Cette mesure locale pourrait avoir un écho national. En l’absence de cadre réglementaire national, cet arrêté pourrait inspirer d’autres communes voire même se retrouver en débat devant les législateurs de l'Assemblée Nationale. Pour le maire des Abrets-en-Dauphiné, ce n'est une fin en soi: « Cela reste nocif pour les communes, même si en sous-texte, c'est une problématique plus large liée au libre-service et à l'emploi ».
Face à cette concurrence jugée déloyale, la mairie a tranché : il n’y aura pas de nouvelles machines. « C'était le premier et j'espère le dernier », lance Benjamin Gastaldello. Pour lui, ces dispositifs nuisent à la convivialité et à l’économie locale mais in finé cela sera au tribunal administratif de statuer.
Crédits photo : ©Hugo Souplet / Radio Isa
Par Hugo Souplet